PLAN ETAGE COURANT

Comment une rationalisation à la fois de l’architecture et de l’urbain, peut-elle se mettre au service des qualités des vides, des vues, des orientations, des circulations? Comment orienter les habitations et proposer un traitement différent entre un arrière intime et un avant en relation avec les parties communes ? Les rapports aux espaces verts peuvent-ils être plus directs, permettre aux pièces à vivre de s’y ouvrir, créant un arrière intime et agréable. Comment complexifier les rapports qu’entretient l’habitation avec ce qui l’entoure en proposant des rapports différents que ce soit aux parties communes ou à la rue et aux espaces verts ? Une réponse peut se trouver dans une organisation qui permette l’existence d’espaces verts appropriables, un rassemblement des pièces humides pour que les pièces de vies développent toutes des qualités d’orientation, une systématisation des dessertes en plein air pour les mettre en relation avec les espaces collectifs. Clichy-la-Garenne est une ville située aux portes de Paris, à la fois proche, mais tout de même au delà du périphérique et de la frontière qu’il représente. Cette proximité est un atout : les déplacements, les accès à l’emploi, aux activités sont favorisés, mais aussi une contrainte, la pression foncière y est forte, et un projet ne peut se concevoir sans une certaine densité. La zone d’intervention est bordée sur deux de ses côtés d’éléments formant des obstacles au franchissement : d’un côté de hautes tours d’habitations suivies du périphérique et sur un autre le cimetière et des voies SNCF transformant de fait cette partie de ville en frontière. Cette impression de frontière est renforcée par la dégradation des espaces publics permettant la liaison à Levallois et au centre de Clichy. Située à la limite sud-ouest de la ville, la zone sur laquelle l’intervention va porter se trouve du fait de son contexte exclue de ce qui l’entoure. C’est en tentant de rationnaliser l’implantation du bâti pour ménager à la fois des qualités d’orientation pour le logement, mais aussi donner aux espaces « libres » des dimensions suffisantes pour qu’ils aient une existence propre que ce projet se propose de répondre à cette question. Les relations de cette partie de ville avec ce qui l’entoure ont été recréées, et associées à des espaces publics de différentes natures, appropriables et mis en rapport les uns avec les autres. Cette zone trouve ainsi une identité qui lui est propre. A l’échelle du bâtiment conçu, elle a permis de ménager des circulation éclairées, mises en rapport avec l’espace collectif de la parcelle, mais dont l’association avec les bandes servantes a créé une intimisation des entrées d’habitation, qualité propre à l’habitat individuel. Rassembler les espaces servants a permis de libérer les espaces à vivre et les autoriser à se transformer pour s’adapter plus facilement à l’évolution des besoins. De plus, ils peuvent s’ouvrir largement sur les espaces extérieurs. Cela facilite la distinction entre gros œuvre et second œuvre, entre cloisons et murs de structure.

rassembler, organiser pour libérer... : Projet urbain et architectural Clichy-la-garenne Juin 2011